Ce jeudi 18 juin 2015, au conseil communal, le groupe Ecolo a voté contre une motion demandant d’étudier la reconnaissance d’une partie de la commune d’Ixelles comme « centre touristique ». Autant il est nécessaire de développer le tourisme ixellois, autant la motion qui était présentée ne poursuivait qu’un seul objectif : étudier l’opportunité de suivre la ville de Bruxelles dans son autorisation récente d’ouverture des magasins du centre-ville le dimanche et les jours fériés .


Ecolo défend la valorisation touristique d’Ixelles.

Nous appuierons toute politique d’aide, de mixité et de revitalisation d’Ixelles. Nous voulons que le tourisme dans la capitale ne se limite pas au Pentagone. Il faut une politique de tourisme qui valorise les nombreux atouts de notre commune : ses musées, ses salles d’expositions, ses galeries, ses théâtres, ses cinémas, son offre variée de cafés originaux et de restaurants de qualité, ses commerces spécialisés. Ixelles est aussi propice à de belles balades à pied ou à vélo, offre des possibilités de parcours intéressants notamment autour de l’architecture, accueille les institutions européennes, des universités, des quartiers étonnants et dispose d’espaces verts de grande qualité paysagère. Le tourisme ne se limite pas au commerce. Il faut aussi valoriser l’offre culturelle et le patrimoine d’Ixelles. Depuis 2006, nous plaidons pour la création d’un Echevinat du Tourisme à Ixelles, échevinat qui serait davantage lié à l’Echevinat de la Culture et du Patrimoine qu’à celui du commerce.

Ecolo soutient les commerçants !

Mais, soutenir les commerçants, ce n’est pas les faire travailler le dimanche et les jours fériés. C’est d’abord et avant tout assurer l’accessibilité des commerces, mieux aménager les rues commerçantes pour qu’elles soient des endroits où il est agréable de se balader (tout le contraire de la chaussée d’Ixelles ou de l’avenue de la Toison d’or), protéger la diversité des commerces (et donc protéger les indépendants qui se lancent autour d’une idée innovante contre les grandes marques et leurs franchises).

L’ouverture le dimanche et les jours fériés favorise les grandes enseignes au détriment des petits commerces qui ne pourront plus suivre. Cette concurrence se fera sur le dos des travailleurs, le plus souvent des femmes, qui ont déjà payé le prix fort de la crise.

Notons que dans le Nord d’Ixelles, de nombreux commerces sont déjà ouverts le dimanche (horeca, supermarchés de proximité, fast-food, boulangerie, etc.). Dès lors, chaussée d’Ixelles, avenue Louise et avenue de la Toison d’Or, la généralisation de l’ouverture le dimanche concernerait principalement le secteur du textile, du prêt-à-porter, de l’équipement de la personne et de la maison. Soit, précisément, un secteur dominé par les grandes chaines internationales franchisées, où l’emploi féminin est largement dominant (et souvent, déjà, précaire).

Nous voulons préserver la vie privée et les moments que chaque travailleur et travailleuse doit avoir pour souffler et passer du temps avec ses enfants, ses parents, ses proches. Ralentir le rythme le dimanche, c’est enfin permettre à la ville et à son écosystème de se reposer un jour par semaine. Il y a un temps pour tout, et nous ne voulons pas d’une société qui réduit de plus en plus le temps laissé aux loisirs et où la seule activité qu’on propose aux citoyens pour leur temps libre, c’est de consommer.

un dossier suivi par les conseillers communaux écolos Audrey Lhoest et Yves Rouyet

illustration : la formidable statue de Tyl Ulenspiegel, place Flagey, un atout touristique méconnu à valoriser (photo (c) Yves Rouyet)