Communiqué de presse du 1/07/2010 de l’opposition Ecolo/CDH


La majorité MR/PS a entrepris de limiter l’accès des Ixellois à la carte médicale, qui permet à son détenteur de pouvoir consulter un médecin sans devoir payer et de ne débourser que 50% de ses frais pharmaceutiques. Jusqu’à présent, la carte médicale était délivrée à tout Ixellois ayant des ressources inférieures à 1,5 fois le revenu d’intégration sociale (RIS). Le but était de faciliter l’accès aux soins et d’éviter le report des soins dans les populations financièrement fragiles.

Aujourd’hui, l’hypothèse de base de la majorité est qu’avec 10 euros disponibles par jour, une fois le loyer et les charges payées, une personne a suffisamment d’argent pour vivre et payer ses soins de santé. Dans ces 10 euros disponibles sont compris toutes les ressources, y compris les allocations familiales s’il y a des enfants. Dès que cette limite de revenu – minime – est dépassée, le CPAS supprime la carte médicale.

L’opposition Ecolo/CDH dénonce une logique purement financière qui ne tient aucun compte de la réalité du coût de la vie et des comportements sociaux dans les populations fragilisées. Une logique qui ignore les études de santé publique et les recommandations qu’elles comportent.
La majorité MR/PS affirme qu’une dérogation peut toujours être proposée par un assistant social et que, de toute façon, les assurés bénéficiant du statut BIM ou Omnio ne doivent pas débourser grand-chose pour leurs soins de santé. L’opposition Ecolo/CDH conteste cette argumentation : ces dérogations ne seront pas nécessairement acceptées, comme l’expérience le confirme déjà ; et si le poids réel des dépenses personnelles est si faible, la carte médicale ne doit pas peser bien lourd dans le budget du CPAS.

En réalité, le système imposé par la majorité MR/PS alourdit les procédures administratives et instaure un surcroît de travail au service social du CPAS. Même si la carte médicale n’est pas toujours utilisée intensément, elle est rassurante pour les populations fragilisées. Elle les met dans une condition favorable pour se rendre à bon escient chez leur médecin et évite le recours aux urgences hospitalières comme porte d’entrée gratuite aux soins. Priver ces personnes en situation financière précaire de la carte médicale va les pousser à reporter des soins médicaux nécessaires, d’où une aggravation des pathologies, ce qui coûtera finalement plus cher à la collectivité.

Ces restrictions d’accès à la carte médicale révèlent la vision fondamentale de la majorité PS/MR: elle entend soumettre l’aide accordée à une logique de chasse aux abus qui trie les demandeurs entre les « bons pauvres » et tous les autres soupçonnés d’être peu ou prou des profiteurs. C’est au nom de cette logique que la majorité supprime la carte médicale à tous les ménages qui disposent, en début de mois, de la somme « faramineuse » de 310 € pour vivre (survivre plutôt) pendant 31 jours.

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