Selon la FAO, au niveau mondial, le secteur de l’élevage contribue pour 18% aux émissions de gaz à effets de serre et représente 80% des émissions de gaz à effet de serre provenant de l’agriculture. Le secteur de l’élevage compte aussi parmi les secteurs les plus nuisibles pour les ressources en eau du fait de l’épandage des déjections animales, contribuant, entre autres, à la pollution de l’eau, à l’eutrophisation et à la dégénération des récifs coralliens. 100 litres d’eau sont nécessaires pour produire 1 kg de pommes de terre mais il faut 13000 litres d’eau pour produire 1 kg de viande de bœuf.

A vot’bonne santé !
Une consommation excessive de viande peut avoir des effets néfastes sur la santé. Les teneurs élevées en matières grasses contribuent au problème de surpoids et d’obésité. Les teneurs élevées en graisses saturées et en cholestérol peuvent augmenter la concentration sanguine en cholestérol et, ainsi, les risques de maladies cardio-vasculaires. Une consommation excessive de viande serait également liée au développement de certains types de cancers.

Une question d’éthique, peut-être, avant tout
Aux États-Unis, 98% de la viande provient d’élevages industriels, moins chez nous mais chaque jour un peu plus. Ces élevages posent des questions éthiques fondamentales. Les animaux disposent de si peu d’espace qu’il faut les écorner, les édenter pour éviter qu’ils se blessent ; nombreux arrivent à l’abattoir en très mauvais état. La proximité est telle que pour éviter le développement de maladies, les antibiotiques sont utilisés préventivement et en quantité. La consommation d’antibiotiques par le secteur de l’élevage serait 5 fois plus importante que leur consommation par les hommes. Cette utilisation massive d’antibiotiques favorise la sélection de souches bactériennes résistantes et le développement de maladies infectieuses pour les animaux et les hommes !

N’en jetons plus, plus que faire ?
Si vous êtes sensibles à ces quelques arguments, la proposition est simple : moins et mieux de viande.

Moins : l’OMS recommande de ne pas consommer plus de 75 à 100g de viande par jour, soit maximum 36,5kg par an. Un premier objectif peut être de réduire sa consommation de moitié. Une consommation de viande de l’ordre de 75–100g par jour couvre largement les besoins en protéines animales. Il n’y a donc pas lieu de remplacer la viande par d’autres produits animaux mais plutôt de faire la part belle dans l’assiette aux céréales, aux légumes secs ainsi qu’aux fruits et légumes frais.

Mieux : préférez des viandes issues d’élevages locaux traditionnels. La présence d’un label de qualité, comme le label biologique, n’est pas une garantie totale mais peut constituer un fil conducteur. L’achat à la ferme ou directement au producteur, sur le marché, permet de s’informer précisément sur les conditions d’élevage. À Ixelles, nous pouvons, par exemple, acheter la viande chez Coprosain, présent au marché de la place Flagey les mardi et vendredi matins (le long des étangs).

Dorénavant, le jeudi, participez au Veggie Day ! Ce jeudi 26 mai, Evelyne Huytebroeck a lancé la campagne Jeudi Veggie Day. Cette campagne coordonnée par l’asbl EVA consiste à inviter la population bruxelloise à découvrir le jeudi la diversité de la cuisine végétarienne. Elle vise à la fois à réduire la consommation de viande et à créer de nouveaux repères culinaires, plus en phase avec la santé, le respect de l’environnement et l’éthique. Concrètement, le jeudi, les cantines et les restaurants participant à la campagne proposeront une alternative végétarienne à leur clientèle. EVA publiera une carte sur laquelle les participants seront situés. Les ménages seront également invités à cuisiner végétarien par la diffusion de recettes.

Si je vous ai mis en appétit, voici de sérieux plats de résistance :

  • Livres :

-** « Bidoche, l’industrie de la viande menace le monde » de Fabrice Nicolino ;
-** « Faut-il manger les animaux ? » de Jonathan Safran Foer ;
-** « Le livre noir de l’agriculture », d’Isabelle Saporta ;

  • Film

-** « Love Meat Tender »

Catherine Rousseau