Jobélix : l'éthique bafouée à Ixelles
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Confusion d’intérêts, abus de pouvoir, opacité, contournement des législations sur le travail et d’organisation du CPAS : Ecolo Ixelles dénonce les petits arrangements entre amis à l’ASBL Jobélix, émanation du CPAS ixellois.
Créée en janvier 2008, l’ASBL Jobélix est une entreprise d’économie sociale qui vise à l’insertion socio-professionnelle d’usagers du CPAS via une offre de services divers (micro-dépannage, assistance à la mobilité, distribution de toutes-boîte, entretien et nettoyage). Bien que la loi ne permette pas aux CPAS bruxellois de constituer seuls une ASBL, Jobélix est l’émanation du CPAS ixellois [Le [site internet de l’ASBL précise d’ailleurs que c’est le CPAS d’Ixelles qui a « constitué cette association sans but lucratif. »]], puisque ses membres sont exclusivement des mandataires du CPAS ixellois, et que la perte de cette qualité entraîne automatiquement la démission de l’ASBL.
Sur proposition de la majorité PS-MR, Ecolo Ixelles a intégré les instances de décision de l’ASBL (assemblée générale et conseil d’administration) à sa création. Depuis lors, tout en saluant la qualité du travail accompli par Jobélix, nous n’avons cessé de dénoncer la manière dont l’association était gérée, qui nous semble poser de nombreux problèmes éthiques et démocratiques.
Tout d’abord, une confusion permanente est entretenue sur la nature des liens juridiques qui unissent l’ASBL au CPAS. Ainsi, les conseils d’administration de Jobélix sont convoqués à la même heure et au même endroit que le comité spécial « insertion socio-professionnelle » du CPAS, les deux instances étant composées identiquement. En outre, des travailleurs de la cellule « Cap Emploi » du CPAS sont affectés exclusivement à la réalisation de missions pour Jobélix, au détriment des missions générales de la cellule et des autres entreprises que Cap Emploi est censée servir.
Ensuite, contre l’avis de l’opposition Ecolo et cdH, l’administrateur-délégué de l’association a été engagé à mi-temps pour diriger Jobélix. Cet engagement s’est fait en dehors de toute procédure de recrutement digne de ce nom : aucune annonce n’a été publiée, aucun appel à candidatures n’a eu lieu, sous prétexte qu’il s’agissait alors d’une mission temporaire, d’une durée de quelques mois. Plus de deux ans après cette décision, cette personne dirige toujours Jobélix[ Nous apprenons ce mercredi 9 novembre que l’administrateur-délégué vient de remettre sa démission de ses fonctions de direction de Jobélix. Si nous nous réjouissons que le bon sens l’ait enfin emporté, nous ne pouvons que constater qu’il a fallu de longs mois et de nombreuses remarques de la part d’Ecolo pour que cette décision soit enfin prise.]]. Outre les soupçons de « copinage » que cela fait peser sur l’institution, cette situation présente de lourds risques de conflits d’intérêts : [Jobélix étant une entité juridique distincte du CPAS, elle doit être traitée équitablement par ce dernier. Or, son directeur est également membre du Conseil de l’action sociale, instance qui accorde de nombreux moyens humains et matériels à l’association.
Enfin, il apparaît que l’administrateur-délégué a récemment engagé Jobélix dans la création d’une nouvelle association, l’ASBL Paraconstruct, sans être dûment mandaté par le conseil d’administration de Jobélix à cette fin. C’est pourquoi nos mandataires ont adressé leur lettre de démission ce mardi 8 novembre. Si l’insertion socio-professionnelle des usagers du CPAS nous tient à cœur, nous ne pouvons accepter que celle-ci se fasse au mépris des règles éthiques de base.