Economies d'énergie pour les citoyens ? Ixelles s'en moque !

Publié le 2 juillet 2013
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Sous la pression du Collège MR-PS, auquel il semble ne rien pouvoir refuser, le nouveau président du CPAS, Alain Back (FDF), a fait marche arrière : le CPAS d’Ixelles ne participera pas à la mise sur pied d’une « Maison de l’énergie et de l’écoconstruction ». Pour la majorité MR-PS, les Ixellois peuvent se passer d’un accompagnement gratuit en matière d’économies d’énergie.


Ces maisons de l’énergie sont une initiative de la ministre régionale de l’Environnement, Evelyne Huytebroeck (Ecolo). Un budget important est consacré au soutien de six maisons de l’énergie, une par zone de police. Il était donc prévu qu’Ixelles collabore avec Bruxelles-Ville pour mettre sur pied cette structure locale, dont la mission est d’accompagner les ménages en vue de leur permettre d’améliorer durablement leur logement tout en réduisant leur consommation d’énergie. Cet accompagnement gratuit est d’ordre technique, administratif et financier.

Un accompagnement de ce type peut être efficace, sans mobiliser des ressources énormes. Ainsi, l’asbl ixelloise Habitat et Rénovation a mené pendant un an un projet-pilote de guidance énergétique avec douze ménages. Les résultats en sont encourageants : en travaillant essentiellement sur les comportements et avec un investissement minime (100 € par ménage), les factures d’eau ont été réduites de 40 % en moyenne, celles de gaz de 20 % et celles d’électricité de 10 %.
A Ixelles, le Collège a décidé de ne pas participer à cette initiative de la Région. Par contre le CPAS le voulait. En janvier 2013, le Conseil du CPAS, unanime, a décidé d’être partie prenante au projet et a désigné ses représentants. L’intérêt du CPAS pour ce projet était justifié : il constate dans son travail quotidien que les problèmes d’énergie sont un enjeu social important et ses assistants sociaux traitent un nombre impressionnant de dossiers ouverts pour des Ixellois qui ne peuvent pas payer leurs factures de gaz, d’électricité ou de mazout. Des Ixellois chez qui de petits travaux permettraient de grandes économies. Cette décision avait d’ailleurs été approuvée par le Collège d’Ixelles, qui exerce sa tutelle sur le CPAS.
En mai, coup de théâtre : à peine arrivé à la présidence du CPAS, Alain Back annonce qu’il veut se retirer du projet, annonce confirmée par la majorité au Conseil du CPAS de ce 27 juin. Pourquoi une telle décision, alors que la Maison de l’énergie pourrait rendre de grands services aux Ixellois, tout en ne coûtant rien à la commune ? Au contraire, puisque des dépenses d’énergie prises en charge par le CPAS pourraient ainsi être évitées.
L’argumentation du président du CPAS est particulièrement faible. Il affirme que les missions confiées aux maisons de l’énergie sont déjà assurées par beaucoup d’associations. Faux ! A Ixelles, Habitat et Rénovation est la seule à aller à domicile, donner des conseils concrets, en matière d’énergie, de manière modeste car elle ne dispose pas des moyens humains et financiers substantiels qui seront mis à la disposition des maisons de l’énergie pas la Région. Ce n’est pas un hasard si cette association est partie prenante du projet maison de l’énergie. Elle connait le terrain et les besoins non rencontrés.
Le président estime que s’engager dans une maison de l’énergie est dangereux financièrement parce que les budgets octroyés par la Région ne sont pas garantis au-delà de 2014. Comme le dit le président du CPAS de Bruxelles-Ville, Yvan Mayeur, « si on devait attendre une promesse de budget sur dix ans, on ne lancerait jamais rien ».
Il y a une immense mauvaise foi derrière la décision d’Alain Back et de la majorité MR-PS. En réalité, la majorité à Ixelles s’oppose systématiquement aux initiatives prises par la Région et préfère camper dans un isolement superbe. Que cela ne fasse pas l’affaire des Ixellois, ils n’en ont cure.

Anne Herscovici, conseillère CPAS