Des auvents ont été installés pour protéger les terrasses de la place du Luxembourg. Notamment récemment aux numéros 4 et 6. Ces auvents dénaturent le patrimoine immobilier classé de la place, entravent à la mobilité, privatisent scandaleusement l’espace public et constituent une concurrence déloyale pour les autres commerces. Le conseiller communal Ecolo Yves Rouyet a interrogé en février la Bourgmestre d’Ixelles en Conseil communal. Elle a affirmé n’être au courant de rien ! Mais alors, qui a autorisés ces auvents ? Bénéficient-ils d’un permis d’urbanisme ? Qu’en pense la Commission Royale des Monuments et Sites ? Ecolo Ixelles demande leur retrait immédiat.

La place du Luxembourg, en face du Parlement Européen, est connue pour ses terrasses de cafés, très prisées. Les établissements ont tellement de succès qu’ils ont une fâcheuse tendance à largement étaler leurs terrasses sur le trottoir, parfois même jusqu’au bord du trottoir ! La clientèle déborde même sur la chaussée le jeudi soir. Certes, c’est sympathique et ça fait vivre le commerce. Sauf que cet engouement n’est pas sans poser des problèmes depuis des années, auxquels il a fallu répondre : bruit (la place est transformée le jeudi soir en discothèque), mal propreté, déviation des nombreuses lignes de transport public, …

Comme en Belgique, il fait souvent froid et pluvieux en hiver, les cafés ont presque tous implanté des tentes et autres tonnelles sur le trottoir. Ces installations encombrent et privatisent largement l’espace public, mobilier urbain compris : les poubelles publiques et, même, les stationnements vélos. « Pour jeter un papier dans une corbeille ou ranger son vélo, il faut parfois aller sous la tente d’un café, au risque de se faire enguirlander ! » a observé le conseiller communal Yves Rouyet.

Ecolo Ixelles a de nombreuses fois demandé que la Commune adopte une attitude forte et régulatrice pour encadrer les débordements. Par exemple, comme la Ville l’a fait dans le quartier Saint-Géry ou au Marché-aux-Poissons. Et voilà que, au contraire, des auvents permanents « en dur » sont actuellement installés. Ils officialisent et pérennisent la situation dénoncée. « On se retrouve avec un alignement de auvents lourdingues du plus mauvais effet. Comme sur la digue à la mer ! On ne voit même plus les immeubles historiques derrière ».

  • Ces auvents, privatisent grossièrement l’espace public en accaparant largement les trottoirs. Trottoirs qui ont été payés par la collectivité. Comment Bruxelles Mobilité, Bruxelles Propreté ou Sibelga vont-ils accéder au mobilier pour l’entretenir (notamment les lampadaires !!!) ? La disposition architecturale des auvents, en prolongation directe des immeubles, sans laisser un espace de circulation le long de la façade (comme cela se fait par exemple avenue de la Toison d’Or), favorise une appropriation définitive.
  • Ils constituent un avantage concurrentiel déloyal qui favorise des multinationales au détriment des commerces environnants. Notons que les établissements de la place n’ont plus rien à voir avec les sympathiques anciens cafés de la gare. Faut-il rappeler le cas du célèbre café le « Fat Boy », littéralement chassé en 2015 par son propriétaire AB Inbev ?
  • Ils entravent la circulation des piétons et PMR. Alors que, place du Luxembourg, les trottoirs font 15 mètres de large, il ne reste plus à l’angle de la rue de Trèves et de la place du Luxembourg qu’un malheureux mètre pour passer, ce qui n’est pas conforme au règlement régional d’urbanisme (minimum 1m50 requis). En face, côté nord, comme il restait un espace libre suffisant entre les auvents permanents et la bordure du trottoir, des tentes provisoires supplémentaires ont été ajoutées par les cafetiers…

  • Ils enlaidissent le paysage et dénaturent le patrimoine classé de l’ensemble des très belles façades néoclassiques de la place du Luxembourg et des rues environnantes (Arrêté de classement du 11 septembre 1992).

Le 27 mars dernier, en réunion de quartier, le comité des habitants a également alerté les autorités. La Bourgmestre ne pourra plus dire qu’elle n’est pas au courant.

Si aucun permis n’a été octroyé, Ecolo Ixelles demande que la Commune d’Ixelles et les Monuments et Sites dressent immédiatement un procès-verbal et exigent le retrait immédiat du dispositif. Si, par contre, il s’avère qu’un permis a bien été délivré (si ce n’est par la Commune, ça ne peut être que par la Région), ce serait un vrai scandale. Non, la « place Lux » n’est pas une zone de non droit !

 Conseillers communaux référents : Yves Rouyet (urbanisme, patrimoine) et Ken Ndiaye (quartier européen et commerces)