Food trucks à l’ULB : n’importe quoi, n’importe où, n’importe comment...
Le conseiller communal Yves Rouyet a interpellé le Conseil communal le jeudi 1erfévrier 2018 et obtenu qu’un food truck installé sur le marquage au sol pour personnes mal voyantes soit déplacé !
Les food trucks (petites camionnettes qui vendent de la nourriture) se multiplient à Ixelles. Et le quartier de l’Université, jeune, branché et actif, ne fait évidemment pas exception. Sauf que, comme d’habitude, rien n’est vraiment bien cadré à Ixelles. Résultat : une offre souvent inintéressante -voire concurrentielle des commerces existants – et des emplacements parfois carrément dangereux.
PMR et aveugles en danger
Des food trucks (parfois trois en même temps) ont élu domicile de manière permanente au carrefour formé par les avenues Héger, de l’Université et Buyl. L’un d’eux occupait carrément le trottoir, précisément à l’endroit du marquage au sol pour personnes mal voyantes !
Yves Rouyet s’insurge: « Ils ont reçu l’autorisation de la Commune mais n’ont pas tous vraiment respecté l’emplacement assigné. Visiblement, ils ne se sont pas souciés une seconde de mettre en danger ou difficulté des usagers faibles. Ce qui est surtout scandaleux, c’est qu’il a fallu attendre des semaines et l’intervention d’un conseiller communal de l’opposition pour que la Commune daigne les faire dégager! ».
Le conseiller communal poursuit: « Nous ne nions pas que l’offre horeca sur le campus n’est pas exceptionnelle et l’installation de food trucks non gênants pour les piétons et proposant des produits de qualité pourraient être envisagés. Mais pas à cet endroit, donc. »
Des food trucks, ça pourrait être intéressant…
L’idée de base du food truck n’est pas inintéressante en soi. Il peut être souhaitable, dans un quartier, d’élargir et diversifier occasionnellement l’offre commerciale. L’idée n’est pas neuve non plus. Depuis des décennies, des poissonniers, des laitiers, des fleuristes, des marchands de glaces ou de gaufres, des marchands de produits bio et même de la culture (le bibliobus de la FWB) sillonnent les places de la ville selon les saisons. C’est aussi l’occasion pour des jeunes de se lancer dans une activité à risque sans devoir louer un espace commercial.
Les food trucks ne sont pas gênants s’ils ne sont pas implantés de manière permanente, s’ils n’offrent pas la même chose que les commerces environnants et s’ils ne constituent pas un danger en termes de sécurité routière.
Tract distribué dans le quartier de l’Université par des habitants et commerçants
…à condition d’être cadrés
Les demandes d’occupation de l’espace publique par des food trucks sont très nombreuses. Il faut donc la cadrer. En délimitant précisément des emplacements qui en mettent pas en danger les usagers de l’espace public. En déterminant des critères de sélection des ambulants.
Ecolo suggère que la sélection des ambulants se fasse sur des critères qui servent la collectivité :
- Des petits commerçants indépendants, pas de chaines (de marques de café par exemple)
- Pas de publicité déguisée (des camions transformés en panneau publicitaire pour une marque)
- Des produits de qualité
- Pas d’alcool ou de tabac
- Des produits originaux (pas de concurrence avec les commerces environnants qui payent loyers et taxes importantes)
- Et, pourquoi pas, des critères esthétiques pour la camionnette