La Commune d’Ixelles va enfin créer un Echevinat du Tourisme. Cette proposition tombait sous le sens vu la richesse du patrimoine local. Elle était d’ailleurs inscrite dans le programme électoral d’Ecolo depuis 2006. Au delà de l’effet d’annonce, la Commune doit se donner les moyens de ses ambitions : protéger le patrimoine, ouvrir les musées endormis, soutenir les institutions et les artistes, rechercher les publics. C’est loin d’être le cas actuellement.
Quelle richesse !

Ixelles dispose d’un patrimoine architectural exceptionnel. En raison de la présence des principales écoles d’architecture sur son territoire (La Cambre et Horta) et de commanditaires éclairés, elle a été à l’avant-garde de tous les courants artistiques : ensembles néoclassiques (autour de la Maison communale), éclectiques (Bascule, Vleurgat, Lepoutre), art nouveau (Saint-Boniface, Étangs), modernisme (Flagey, Boondael), postmodernisme… Retour ligne automatique
Ixelles est aussi une des communes les plus riches en institutions culturelles de Belgique : cinéma Vendôme, Toison d’Or, Styx, théâtre du Rideau, de la Toison d’Or, Molière, Petit Théâtre Mercelis, Marni, Varia, Clarencière, Flûte Enchantée, Kings of Comedy, salle Delvaux, Musée d’Ixelles, musées Constantin Meunier, Camille Lemonnier et Wiertz, Chapelle de Boondael, La Loge, les bibliothèques, Parlementarium, etc.Retour ligne automatique
Ixelles fut le lieu de naissance et/ou de villégiature de nombreuses personnalités : Audrey Hepburn, Karl Marx, Julio Cortazar, Auguste Rodin, Michel de Ghelderode, Charles de Coster, Prouhon, la Malibran, Auguste Perret, Barbara, Lénine, les peintres du mouvement Cobra, Akarova…Retour ligne automatique
Enfin, Ixelles est riche de ses quartiers différents, de ses ambiances : quartier Matonge, quartier européen, quartier universitaire,…

Se donner les moyens

Pour Audrey Lhoest et Yves Rouyet qui ont toujours défendu l’idée d’un Echevinat du Tourisme, « Ixelles n’a pas de pétrole mais un gisement touristique extraordinaire qui ne demande qu’à être davantage valorisé ». Soutenu, il fera vivre de nombreux emplois directs (les artistes, les régisseurs, les employés des institutions culturelles, l’accompagnement pédagogique, les guides) et indirects (les commerces, l’horeca, les librairies notamment). « Mais cela veut dire qu’il faudra se donner les moyens de mener une politique touristique ambitieuse. En relevant le budget de la culture (aujourd’hui ridicule). En réveillant les belles endormies (on pense en particulier aux musées fédéraux Constantin Meunier et Wiertz qui ne sont, pour ainsi dire, quasiment jamais ouverts). Retour ligne automatique
Il faudra aussi arrêter de détruire systématiquement notre patrimoine immobilier remarquable. Comme rue du Viaduc dans le cadre du projet îlot communal ou, ce mois-ci, rue du Trône où trois immeubles de 1858 ont été purement et simplement rasés… »

Jusqu’ici, la politique du tourisme à Ixelles s’était limitée à la décision de la majorité de faire des avenues Louise et Toison d’or des zones commerciales, dimanches compris (magasins ouverts 7/7j). C’était maigre et cela réduisait le tourisme à de la simple consommation. Ecolo a d’ailleurs contesté ce projet (lire).

L’Echevinat du tourisme sera assuré par… l’Echevine du bien-être animal.

Le choix est surprenant. N’aurait-il pas été plus pertinent de désigner l’Echevin de la Culture ou l’Echevine du Patrimoine ?

Quoiqu’il en soit, Ecolo est impatient de prendre connaissance du projet politique de l’élue réformatrice et restera attentif à ce que cette décision ne soit pas un simple effet d’annonce.