Des pilules d’iode... en attendant de sortir du nucléaire
ECOLO Ixelles obtient que la Commune écrive à toutes les pharmacies de l’entité. Objectifs : s’assurer du stock des pilules d’iode et, surtout, de leur posologie. Car, on l’ignore souvent, on n’ingurgite pas n’importe comment ces pilules. Elles sont carrément déconseillées pour certains publics. La Commune a le devoir d’informer la population de la manière la plus pédagogique possible, et en plusieurs langues ! Une interpellation du conseiller communal ECOLO, Bertrand Wert.
Le 28 avril dernier, le groupe ECOLO avait bien choisi son jour pour questionner le Collège sur le rôle des autorités communales en matière d’information et de prévention sur les risques en cas d’accident nucléaire.
En effet, comme le rappelait Bertrand Wert : « Trente ans après la catastrophe de Tchernobyl, mais surtout cinq ans après la catastrophe, nucléaire de Fukushima, survenue dans l’un des pays les plus avancé technologiquement au monde, il est légitime et même de notre devoir d’élus de s’inquiéter de l’état de la prévention, de l’information et de la préparation de nos institutions publiques en cas d’accident voire de catastrophe nucléaire en Belgique ou en France toute limitrophe ».
La reconnaissance explicite de la menace nucléaire
Alors à défaut de faire fermer les centrales de Doel ou Thiange, voire même de Gravelines, qui est le but ultime des élus verts, Ecolo Ixelles a obtenu que le Collège écrive à toutes les pharmacies de la commune pour leur demander de respecter au plus vite la décision fédérale du 28 avril, sur la nécessité de distribuer des pilules d’iode dans un rayon de 100 km autour des centrales.
Mais comme le notait l’élu ECOLO « distribuer est une chose, mais faut-il encore savoir comment et surtout aussi en connaitre la posologie précise ».
Une posologie complexe qui doit être bien encadrée
« Ne faudrait-il pas aussi prévoir une traduction des instructions de prise des capsules dans plusieurs langues et pas simplement en français, l’allemand et le néerlandais ? Car une prise intempestive peut entraîner de graves problèmes thyroïdiens et certains citoyens lisent mal les 3 langues nationales. Par exemple au Luxembourg, le prospectus a été rédigé en français, allemand, anglais et portugais ».
La communication doit donc être savamment dosée afin que personne ne prenne ces comprimés en dehors de l’accident mais à coup sûr uniquement sur recommandation des autorités car là aussi, quelqu’un qui va entendre qu’un accident mineur s’est produit dans une centrale et voudra éventuellement prendre la gélule.
Autant de considérations et de mises au point de prudence qui, espérons-le, seront présentes dans le courrier que la Bourgmestre d’(Ixelles s’est encore engagée à envoyer lors du Conseil Communal du 20 avril.
Une responsabilité particulière en tant que français vivant en Belgique
Pour Bertrand Wert (qui est aussi co-Secrétaire d’Europe Ecologie Les Verts en Belgique), « il est de notre devoir de nous mobiliser sur ces questions compte tenu de l’âge et de l’état de certaines centrales en Belgique et des 6 réacteurs français construits à notre frontière.
Le 15 janvier 2016, l’Agence fédérale belge de contrôle nucléaire (AFCN) a fait la recommandation de distribuer des pastilles d’iodes stable sur tout le territoire de la Belgique, comme l’a d’ailleurs fait le Luxembourg en distribuant des capsules d’iode pour toute sa population.Cette recommandation est une reconnaissances explicites de la dangerosité immédiate de cette technologie du XXe siècle ».
Dessin (c) Baptiste Erkes – ECOLO