Chaussée d’Ixelles / Ligne 71 : analyse du projet

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Publié le 25 janvier 2016
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La Région a présenté son plan pour la chaussée d’Ixelles : un semi-piétonnier entre Wavre et Fernand Cocq accessible aux transports en commun la journée et aux véhicules individuels le soir. Un aménagement qui va dans le bon sens mais qui ne résout pas les problèmes de mobilité et qui pose question côté sécurité.

ECOLO Ixelles analyse le projet et formule des propositions pour l’améliorer.


Yves Rouyet, chef du Groupe Ecolo à Ixelles, rappelle que « La création d’un semi-piétonnier entre Wavre et Fernand Cocq est une proposition défendue par Ecolo de longue date. Elle contribuera certainement à la qualité de vie des habitants et à l’activité commerciale. Vu l’affluence sur les trottoirs de ce qui constitue le second noyau commercial de la Région, cette décision tombait sous le sens. « 

Cependant, pour Audrey Lhoest, conseillère communale et habitante de la chaussée d’Ixelles, « le projet doit être global et prendre en compte les préoccupations des riverains : propreté, sécurité, quiétude, aménagement des espaces publics, valorisation de l’offre culturelle et du patrimoine architectural. »

Mobilité : Pas de solution pour la ligne 71 ! Les usagers resteront victimes.

La grosse faiblesse du projet réside dans son inefficacité en matière de mobilité.
Pour Céline Delforge, députée régionale, « Avec le tunnel Stéphanie de l’avenue Louise fermé et la chaussée d’Ixelles (bientôt) piétonnisée, il est urgent et indispensable d’offrir une alternative efficace en matière de transport public. Le maintien des bus articulés 71 actuels ne suffira pas ».
La Députée interpellera prochainement le Ministre régional de la Mobilité en Commission Infrastructure du Parlement bruxellois.

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Le détail de nos demandes et propositions

Participation

  • Nous demandons que soit confirmée la création d’un Comité riverains-commerçants pour accompagner le projet.

Réaménagement de l’espace public

  • Nous déplorons les derniers aménagements (ratés) de la chaussée d’Ixelles. Il s’agit véritablement de l’argent de la collectivité jeté par les fenêtres….
  • Pour les réaménagements futurs, nous exigeons des marchés publics qui intègrent des clauses sociales et environnementales. Non à la pierre bleue chinoise de faible qualité !
  • La place F. Cocq est un lieu stratégique en termes d’image pour la Commune et constitue un espace public important pour les habitants du nord d’Ixelles. Elle doit faire l’objet d’un concours d’architecture et de paysage en collaboration avec le Bouwmeester – Maître architecte régional, dans le cadre d’un processus transparent.

Mesures d’accompagnement : propreté, culture, patrimoine

  • La Commune doit mettre sur pied un plan propreté (enfin) efficace en collaboration avec la Région: il n’est pas admissible que la chaussée d’Ixelles soit constellée de chewing-gum, de mégots et de crasses en tous genres.
  • Enfin, nous réclamons des agents de quartier et des gardiens de la paix présents sur la chaussée pour prévenir les incivilités et pour les verbaliser au besoin. Les riverains et les commerçants veulent vivre dans un environnement de qualité.
  • La Commune a introduit une demande de reconnaissance du nord d’Ixelles en zone touristique afin d’ouvrir les commerces le dimanche. Pour Ecolo, le projet doit dépasser la simple vision consumériste en mettant en valeur l’offre culturelle et la richesse du patrimoine architectural.

Mobilité

  • La Région veut maintenir les bus 71 articulés actuels jusqu’en 2029 ! C’est évidemment la principale critique car les véhicules ont montré la limite de leur capacité (98 places). Les bus sont bondés, les enfants compressés, certains usagers doivent laisser passer des véhicules remplis. A chaque arrêt, les bus perdent un temps considérable pour débarquer et embarquer des passagers.
  • La Région tente néanmoins d’augmenter la capacité de la ligne en augmentant la fréquence des transports en commun à un véhicule toutes les trois minutes. Cela signifie un bus toutes les minutes et demie dans le semi-piétonnier de la chaussée d’Ixelles ! Sans compter les taxis, les voitures des riverains, les véhicules de livraison… Soit, la foule des piétons devra s’écarter en permanence (avec un danger réel), soit c’est le bus qui devra rouler au pas (et donc perdre de précieuses minutes). Une telle fréquence rend de facto le piétonnier presque impraticable.
  • En outre, nous doutons de la faisabilité d’une telle fréquence de 3 minutes sur une ligne qui n’est pas en site propre. Même le métro (par définition en site propre partout) ne parvient que très difficilement à garantir cette cadence.
  • Des bus en plus, c’est de la pollution en plus. Pour rappel, les bus 71 actuels fonctionnent au diesel. La consommation est très importante dans la forte pente de la chaussée d’Ixelles. Les émanations de CO2 et particules fines vont augmenter.
  • Des bus en plus, c’est très cher ! Chaque véhicule en plus c’est entre 250.000 et 300.000 €. A charge du budget régional, donc des impôts des bruxellois.
  • La flotte des bus articulés n’est pas extensible à l’infini. Les bus qu’on va rajouter chaussée d’Ixelles ne pourront pas rouler ailleurs, notamment sur la ligne 95, elle aussi engorgée.
  • Il est préférable d’opter pour des véhicules offrant une plus grande capacité d‘accueil des voyageurs. Par exemple un tram-bus comme à Metz (bus à haut niveau de service), d’une capacité égale à celle d’un tram.
  • Si le bus 71 ne sera plus englué dans le trafic entre Fernand Cocq et Wavre, ce ne sera malheureusement pas le cas en amont et en aval de son parcours. Notamment aux points noirs bien connus que sont la place Royale, la Porte de Namur, la place Flagey, aux étangs d’Ixelles, à Buyl, au Cimetière d’Ixelles…
  • Certains bus 71 seraient limités à Flagey. C’est une mauvaise idée car cela crée une rupture de charge pénalisante pour les usagers qui doivent se rendre au-delà, en particulier dans le quartier de l’Université.