Une page se tourne : la publicité commerciale fera son apparition dans le Journal communal d’Ixelles en septembre. Le Conseil communal a voté cette triste décision ce 15 mai 2014. ECOLO et le CDH s’y sont opposés fermement.

Créé en 2001 par la majorité ECOLO – PS – CDH, l’Info Ixelles était reconnu (et fut primé !) pour sa qualité. Qualité éditoriale tout d’abord. En effet, la gazette n’était pas un prétexte à mise en valeur électorale des élus mais avait au contraire un contenu rédactionnel mettant en valeur l’information de manière cohérente et la pédagogie. Qualité esthétique également avec sa mise en page limpide, ses riches photos, cartes et illustrations (Cost, Geluck, Zooo,…).

Depuis lors, malgré une réduction du format et du nombre de pages, le journal avait vaillamment résisté aux sirènes de la publicité commerciale, même lors du changement de majorité en 2006.

Le Conseil communal de ce jeudi 15 mai 2014 vient d’en décider autrement : à partir du numéro de septembre, 5 pages sur 32 seront consacrées à la pub ! Raison invoquée par le Bourgmestre, les difficultés budgétaires. Rappelons à cet égard que l’opposition ixelloise conteste la réalisation du projet « îlot communal » qui plombe les finances de la municipalité et pousse le Collège PS-MR-FDF a une politique d’austérité particulièrement antisociale.

Cette introduction de la publicité dans le journal communal fut fortement contestée par l’opposition ECOLO – CDH pour les raisons suivantes :

• Éthique : va-t-on accepter dans l’organe d’information officiel des annonceurs qui proposent des produits contraires aux valeurs défendues par la collectivité : les publicités véhiculant des images et clichés sexistes, la malbouffe, l’incitation à l’usage de l’automobile, des biens fabriqués dans des conditions de travail indignes…
• Durabilité : la publicité incite à la surconsommation, souvent inutile, ce qui ne contribue pas à réduire l’impact de notre société sur l’environnement.
• Social : on sait que les premières victimes de la publicité sont souvent celles dont les revenus ne permettent justement pas cette surconsommation.
• Déontologie : comment la commune gèrera ses relations avec les annonceurs locaux qui seront en position de demande (de permis d’urbanisme, d’exploitation, d’extension de terrasse de café, en recours contre une taxe, etc.) ?
• Financières : la pub rapportera des clopinettes à l’échelle du budget communal.

Enfin, et surtout, les réclames dans l’Info Ixelles participeront à l’envahissement général de notre espace public par la publicité : à la radio, à la TV, dans les abribus, à côté des Villo, sur les murs de nos villes, dans nos journaux quotidiens, sur nos trams et bus,…

Réponse du Bourgmestre d’Ixelles : « La publicité est partout, alors pourquoi pas dans le Journal communal ? ». Justement, Monsieur le Bourgmestre, parce qu’elle est partout, il faut maintenir des oasis préservés.