Pourquoi faire logique quand on peut vivre en absurdie ?
D’une part, rue du Viaduc (îlot communal), on va démolir 4 maisons d’habitation (aujourd’hui occupées par des bureaux communaux) remarquables du 19ème siècle pour construire un immeuble de bureau.
D’autre part sur le site Solvay, à 250 m de là, on va détruire des immeubles de bureau remarquables pour construire du logement !
Et si on faisait l’inverse ?

Le site Solvay fait actuellement l’objet d’un vaste projet de réaffectation et réurbanisation. Un premier permis d’urbanisme vient d’être demandé cet été pour l’îlot Prince Royal / Prince Albert / Chaussée d’Ixelles / rue Keyenveld.

Le promoteur entend prochainement introduire une nouvelle demande de PU relative, cette fois, à l’îlot Arbre Bénit / Keyenveld / Prince Albert. Objectif : réaliser essentiellement du logement, de l’équipement (une crèche), un hôtel.

Au sein de cet îlot, on identifie un édifice de grande valeur patrimoniale qui pourrait être mis en danger par un projet de changement d’affectation : le laboratoire industriel.

Le laboratoire fut dessiné en 1922 par les architectes Bosmans et Vandeveld, auteurs notamment de l’Entrepôt Royal de Tours et Taxis ou la Bibliothèque Solvay.
En 1959, l’immeuble fut transformé en restaurant d’entreprise. Il n’en conserva pas moins des volumes de très belle facture et des façades en pierres remarquables. Il est néanmoins difficilement reconvertible en logement et risque donc d’être démolit ou fortement dénaturé.

Selon nous, le site Solvay constitue un élément essentiel dans l’histoire architecturale et économique d’Ixelles. Au même titre que les quatre maisons néoclassiques de la rue du Viaduc, menacées par le projet d’extension de l’îlot communal, qui sont elles aussi des éléments très intéressants de l’histoire et du paysage de notre commune.

Dès lors, pourquoi ne pas faire d’une pierre, deux coups en sauvant le patrimoine de Solvay et celui de la Maison communale.

En effet, on vit vraiment en absurdie :

D’une part, rue du Viaduc (îlot communal), on va démolir 4 maisons d’habitation (aujourd’hui occupées par des bureaux communaux) remarquables du 19ème siècle pour construire un immeuble de bureau.
Tandis qu’à Solvay, on va détruire des immeubles de bureau remarquables pour construire du logement !

Et si l’îlot Solvay constituait une opportunité de résoudre la problématique de l’îlot communal ?

En effet, Ixelles pourrait acheter / louer / obtenir via charges d’urbanisme ou dans le cadre d’une négociation à l’amiable l’immeuble des laboratoires Solvay pour y installer son service population (accueil du public et bureaux des fonctionnaires). Les surfaces utiles sont bien agencées et suffisantes pour accueillir le programme prévu à l’îlot communal.

Parallèlement, Ixelles reconverti ou vend ses maisons de la rue du Viaduc, à l’origine d’habitation, pour y refaire du logement.

Conclusion : au sauve le patrimoine, on maintient le service population à proximité de la Maison communale (le Site Solvay est à 250 m de la Maison communale et est, par ailleurs, très accessible en transport public) et on réalise de substantielles économies pour la Commune.
De plus, cet échange permettrait d’éviter de commettre l’irréparable en réalisant le projet « îlot communal » très cher (15 millions €) et de faible qualité architecturale. CQFD

Par ailleurs, les « desiderata de la Commune pour la future occupation du site Solvay » (Collèges du 22 septembre 2011 et du 18 octobre 2011), prévoyaient « l’incorporation à l’espace public de tout ou partie du jardin situé du côté de la chaussée d’Ixelles à l’angle des rues du Prince Albert et de l’Arbre Bénit ». Or, le promoteur envisage de réaliser sur cet espace un hôtel ! Il réaliserait donc une très sérieuse plus–value en regard des conditions initiales du marché d’appel à promotion lancé par Solvay qui étaient connues de tous les concurrents. Nous pensons qu’il y a là matière à négociation.

photo : Laboratoire Solvay (c) irismonument