austérité à Ixelles (suite et pas fin) : tournages de cinéma plus chers
Sur les 19 communes, 4 font payer les tournages de cinéma. Ixelles a les tarifs les plus élevés. L’objectif annoncé est de réduire la demande. Est-ce une bonne idée ? Analyse de la conseillère communale Ecolo Iseut Thieffry.
Le 20 juin 2013, le Conseil communal a adopté sa enième mesure d’austérité. Cette fois, ce sont les tournages de cinéma qui sont dans le colimateur de l’Echevine des Finances. Celle-ci a proposé de modifier (à la hausse) le « Règlement sur les conditions et tarification des demandes de tournages dans les bâtiments communaux et sur le territoire de la commune d’Ixelles ».
Dans le nouveau réglement, la Commune distingue 4 types de demandeurs :
- Les étudiants et assimilés
- Les documentaires et les courts moyens métrages
- Les fictions
- Les films publicitaires ou commerciaux.
Elle prévoit des tarifs différents en sorte de privilégier, dans l’ordre, les étudiants et assimilés, les documentaires, les courts et moyens métrages, les fictions, les films commerciaux.
Les prix sont tellement élevés qu’on ne peut plus parler de privilégier les demandeurs dont les activités ont un caractère pédagogique, social, documentaire ou de prestige pour la commune.
Il y a un type de demandeur qui n’a pas de catégorie réelle, ce sont les tournages qui se font dans le cadre de projet de cohésion sociale, d’activités thérapeutiques, etc. tels que les tournages réalisés par PTTL (Plus tôt Te Laat ou les ateliers urbains).
Si la Commune souhaite réellement réduire la demande de tournage, (- quel est, en réalité, le chiffre réel des demandes ?-) elle pourrait commencer par décourager les demandes qui n’ont aucun impact positif pour la Commune, ses usagers et les habitants à savoir, les films à caractère publicitaire et commerciaux. À cet égard, la commune prévoit pour tous les demandeurs de mentionner la participation de la commune dans le générique et, sauf erreur de notre part, les génériques pour les films publicitaires sont rares.
Pour les autres demandeurs tels que les écoles de cinéma, les collectifs, les institutions culturelles ou les grands auteurs, la Commune n’a aucun intérêt à réduire la demande. Tout soutien à l’égard de telles entreprises est propice à la bonne publicité de la Commune et conforme à son soutien annoncé à l’égard des projets pédagogiques, socio-culturels et artistiques.
Par ailleurs, le Chef de groupe Yves Rouyet a précisé que la Commune a tout intérêt à soutenir les tournages de fiction qui mettraient en valeur son patrimoine et participeraient ainsi à son rayonnement, notamment touristique. A condition, bien entendu, que ce soit bien Ixelles qui soit montrée et non pas un ersatz de Paris reconstitué dans le quartier Saint-Boniface. De plus, il a été rappelé que les tournages font travailler énormément de comédiens et techniciens belges.
Pour toutes ces raisons, le groupe ECOLO d’Ixelles s’est opposé à l’augmentation des tarifs, excepté ceux pour les tournages publicitaires et commerciaux.