Quelle(s) fonction(s) occupes-tu à la locale et au sein d’Ecolo en général ?
_ Je milite depuis 1988 en tant que membre d’Ecolo, au sein duquel j’occupe différentes fonctions avant de devenir député en 1999. En 2004, je deviens président du Parlement francophone bruxellois. Cinq ans plus tard, je suis réélu. En juillet 2009, après avoir été négociateur de mon parti en vue de la formation du gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, je deviens Secrétaire d’État au Logement et au SIAMU (Service d’Incendie et d’Aide Médicale Urgente). Je me vois également confier la Présidence du Gouvernement francophone bruxellois (Cocof), la politique du Tourisme, l’Enseignement et le Budget. Depuis 1999, je représente Bruxelles pour mon parti dans toutes les négociations institutionnelles.


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Pourquoi milites-tu chez Ecolo en général, et à Ixelles en particulier ?
_ Quatre enjeux ont été à l’origine de mon engagement :

  • la prise de conscience de la dimension écologique de nos modes de consommation et de production. La nécessité d’intégrer cette dimension dans notre vie quotidienne est d’autant plus fondamentale qu’elle concerne tout le monde. Femme ou homme, jeune ou moins jeune, riche ou pauvre, blanc ou noir… nous avons tous intérêt à faire des avancées fondamentales dans cette direction. Tout en étant conscient que ces choix doivent être rendus possibles à tous, quels que soient leurs revenus. D’autre part, la transition écologique est aussi une opportunité merveilleuse pour notre économie en soutenant davantage l’économie locale par exemple ;
  • le lien fait entre solidarité, responsabilité et émancipation. La solidarité vue par les écologistes est toujours tournée vers l’émancipation. Dans ce sens, le choix d’inscrire l’enseignement et l’éducation dans ses priorités est très révélateur. D’autre part, la solidarité s’accompagne aussi de la question de la responsabilité, celle de nos actes sur les autres ailleurs ou sur les générations futures ;
  • les droits civils et politiques. Ecolo a été le premier parti à en faire une priorité, sans pour autant en faire l’objet d’une politique clientéliste. Je pense notamment au droit de vote en faveur des citoyens d’origine étrangère durablement installés en Belgique, ceux visant à permettre à chacun de vivre sans discrimination quelle que soit son orientation sexuelle, et les droits assurant l’égalité entre les femmes et les hommes ;
  • la question de la bonne gouvernance, de l’éthique en politique, de la lutte contre toute forme de clientélisme…

Depuis quand habites-tu à Ixelles, et pour quelle(s) raison(s) as-tu choisi cette commune ?
_ J’habite à Ixelles, dans ma maison, depuis près de dix ans. Ce n’est pas le hasard qui m’y a amené. Ce que j’apprécie le plus à Ixelles, c’est que c’est une commune qui n’est le ghetto de personne. Et cette richesse doit absolument être préservée. Pour cela, il conviendra absolument de renforcer les mesures visant à permettre à certains publics de continuer à envisager d’y vivre. Je pense en particulier aux jeunes, aux jeunes familles, mais aussi à des personnes isolées.

Parle-nous de ton quartier : qu’est-ce que tu y apprécies, qu’est-ce qui devrait être changé/amélioré ?
_ J’habite tout près de la place Fernand Cocq. Ce que j’apprécie le plus, c’est que je peux pratiquement tout faire à pied ou avec mon vélo pliable. Ce quartier est au cœur de plusieurs cultures.
 
Ce qui pourrait clairement renforcer la qualité de vie de ce quartier, c’est la propreté, la qualité des aménagements des chaussées de Wavre et d’Ixelles, le renforcement de la sécurité sur un bout de la rue de Longue-Vie et surtout le fait de rendre les rues secondaires aux habitants certains jours en y interdisant par exemple la circulation le dimanche.
 
Un autre point essentiel qui devrait être amélioré est lié à la problématique de l’accès au logement. C’est une compétence que je connais particulièrement bien en tant que Secrétaire d’État en charge du Logement en Région bruxelloise, où je mène une politique extrêmement volontariste avec des résultats très concrets. La crise du logement touche toute la Région mais elle est particulièrement criante à Ixelles. Jeunes, femmes isolées avec enfants, personnes plus âgées ne pouvant plus accéder à la propriété… De plus en plus de personnes éprouvent des difficultés à trouver un logement à Ixelles mais aussi parfois à garder leur logement compte tenu de l’évolution des loyers. D’autres communes agissent, la plupart du temps avec le soutien de la Région. En soutenant des agences immobilières sociales (AIS) qui permettent de trouver des logements à des prix plus abordables sur le marché privé, en construisant des logements publics pour des ménages à revenus bas ou moyens, en encourageant la rénovation de logements vides, en encourageant le développement de projets d’habitats collectifs… Des pistes existent, d’autant que des moyens importants sont mobilisables au niveau régional. Mais encore faut-il en avoir la volonté politique. On ne peut pas dire que ce soit véritablement le cas à Ixelles, qui occupe la triste avant-dernière place dans le classement des communes bruxelloises qui ont une véritable politique du logement.

Tu deviens bourgmestre demain : quelle est ta première décision ?
_ Après avoir rencontré tous les services de l’administration pour établir avec eux les bases de la meilleure collaboration possible, ma première décision serait de mettre en place des conseils de quartier et un budget participatif (actuellement, le conseil communal prend des décisions pour toute la commune).

Le principe serait le suivant : réserver une partie du budget pour en faire un budget participatif décidé en fonction des besoins exprimés par les habitants. Des réunions publiques auraient lieu régulièrement dans chaque quartier de la commune. Les habitants, dans le cadre d’un processus de délibération, pourraient proposer et décider à quoi serait affecté le budget qui est consacré à leur quartier. Il s’agit d’installer progressivement une culture de la participation mais aussi de la responsabilité.

À Ixelles, on peut te croiser…
_ On peut me croiser le plus souvent dans mon quartier évidemment, j’y fais l’essentiel de mes courses entre la place Flagey et la Toison d’Or en passant évidemment par toute la chaussée d’Ixelles, la chaussée de Wavre et la rue Malibran. Je passe également souvent du côté de la rue du Bailli et du quartier Châtelain pour les commerces et les restaurants et je fréquente au moins une fois par mois le quartier de l’Université puisque je fais partie du conseil d’administration de l’ULB. Mes endroits préférés à Ixelles : la place de Londres, le quartier St-Boniface, Flagey, le musée d’Ixelles, la place Fernand Cocq. Pour prendre un verre ou un café : l’Ultime Atome, le Belga, Renardy. Pour manger : le vieux Ixelles, le Dirlada, le Yamayu Santatse, l’Ouzerie du nouveau monde, l’Horloge du Sud, chez Trop Bon, le Mano-a-Mano, chez Oki, le Saint-Boniface, le Vietnam express, le Volle Gas, Frit’Flagey, le Fruit défendu et Snack sympa… et beaucoup d’autres, j’adore manger 😉 Pour mes courses alimentaires : le boucher Roland rue Sans-Souci, l’épicier indien de la rue de la Tulipe, l’arménien de la place Fernand Cocq, le petit Delhaize de la chaussée d’Ixelles et le grand de la rue Hennin, les magasins bio de la chaussée d’Ixelles et de la chaussée de Boondael et le marché de la place Flagey. Un petit coup de cœur encore pour les deux commerces ultra originaux de la rue Solvay : le café-couture « les midinettes » et Gramophone.