Les musées d'Ixelles en débat au Conseil !

Le Chef du Groupe ECOLO, Yves Rouyet, interpelle l’Echevin de la culture à propos de l’abandon de la gratuité du Musée d’Ixelles le premier dimanche du mois.
Le texte intégral de l’interpellation.
CONSEIL COMMUNAL D’IXELLES du 21 octobre 2010
Ixelles est une des communes bruxelloises où le réseau d’institutions et d’opérateurs culturels est un des plus riches de la Région. Nous pouvons, en particulier, nous enorgueillir de compter sur notre territoire trois musées extraordinaires : le Musée d’Ixelles, le Musée Constantin Meunier et le Musée Wiertz.
Des musées, acteurs de développement
D’une valeur artistique indéniable, ces trois musées peuvent également contribuer au développement social et économique de la Commune.
D’une part, leurs collections offrent bien évidemment aux visiteurs matière à enrichissement et épanouissement personnel. Elles contribuent à entretenir notre mémoire collective et/ou permettent l’expression des préoccupations contemporaines de nos concitoyens. En outre, les œuvres exposées constituent un support pédagogique exceptionnel pour nos écoles.
D’autre part, bien mis en valeur, les musées peuvent se révéler un atout touristique et une source de développement économique. Car ne l’oublions pas, à Ixelles, la culture représente des centaines d’emplois directs et potentiellement des centaines d’autres indirects dans le secteur horeca notamment.
C’est pour ces multiples raisons que nous pensons que les musées situés à Ixelles devraient mettre en œuvre de véritables stratégies visant l’agrandissement et la diversité du public (d’âge, de statut socioprofessionnel ou d’origines culturelles diverses).
La gratuité le premier dimanche du mois : Ixelles pionnière en 2004
Dans ce cadre, l’expérience montre que l’ouverture gratuite le premier dimanche du mois, quand elle est bien annoncée, peut contribuer grandement à attirer l’attention sur les institutions muséales – voire à les populariser –. D’autant plus, quand l’entrée gratuite est couplée à un petit événement médiatique comme la mise en exergue d’une œuvre par exemple.
Suite à une interpellation citoyenne, le Collège à l’initiative de l’Echevine de la Culture de l’époque Sylvie Foucart (ECOLO), prit la décision de rendre gratuit le Musée d’Ixelles le premier dimanche du mois. Il s’agissait de la première expérience bruxelloise. Nous pouvons en être fiers.
Cette première initiative a créé un effet d’entraînement. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 42 musées en Belgique qui pratiquent cette gratuité ! Et un réseau se constitue : un listing existe, un guide imprimé se diffuse, la Ministre Laanan s’est engagée à mettre en évidence, chaque mois, un musée différent. De plus en plus de visiteurs viennent.
Par exemple, le dimanche 2 mars 2008, l’entrée du Musée d’Ixelles était gratuite. Une quinzaine d’affiches publicitaires de type « art nouveau » de Privat Livemont furent sorties des réserves et mises en valeur. De plus, accès gratuit fut donné à l’expo temporaire « Black Paris – Black Brussels ». Résultat: près de 500 visiteurs affluèrent.
Gratuité : Ixelles abandonne
Paradoxalement, c’est quand cette habitude commence à devenir populaire qu’Ixelles abandonne l’initiative. Pour être exact, plus sournoisement, Ixelles n’abandonne pas officiellement la gratuité mais renonce à la mesure lorsqu’une exposition temporaire est organisée, comme actuellement Delvaux. Autrement dit, plus de 6 mois par an !
Pouvez-vous expliquer pourquoi le Musée d’Ixelles a renoncé de fait à participer au mouvement visant à ouvrir ses portes gratuitement le premier dimanche du mois ?
Cette décision ne peut, à notre estime, être justifiée par des raisons pratiques ou financières. En effet, la gratuité le premier dimanche fut parfaitement réalisable pendant des années et il nous semble que les conditions sociales, budgétaires et architecturales n’ont pas fondamentalement évoluées depuis lors.
Comment pouvez-vous justifier politiquement l’abandon d’un revers de la main d’une mesure qui avait pourtant fait l’unanimité lors de la première interpellation citoyenne de l’histoire de notre Conseil qui avait réuni autour d’elle plus de 150 signatures ?
Nous plaidons pour l’établissement d’une feuille de route du Musée, sorte de contrat de gestion discuté en Conseil communal où seraient déterminées les obligations publiques de l’institution. Et bien entendu les moyens à dégager pour permettre à l’institution d’assurer ces obligations.
Les Musées Wiertz et Constantin Meunier presqu’impossibles à visiter !
Par ailleurs, si on peut légitimement se montrer circonspects face à l’attitude des autorités communales d’Ixelles en la matière, que dire de la gestion des musées fédéraux Wiertz et Constantin Meunier !
Les heures et conditions d’ouvertures y frisent, en effet, le ridicule.
Ces musées qui dépendent des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique ne sont ouverts en semaine que jusque 17h00 et le week-end uniquement aux groupes et sur réservation. Autrement dit, une personne isolée, ne peut visiter le musée que la semaine pendant les heures de travail !
Les Musées royaux justifient cette politique d’ouverture surprenante par un manque de gardiens. Si c’est le cas, discutons-en ! Les solutions ne manquent pas via les programmes de mise à l’emploi ou tout simplement en ayant recours à des étudiants jobistes. (coût = 1.000 € / étudiant / an)
En outre, si les musées Meunier et Wiertz sont en théorie gratuits, lorsque vous réservez (en groupe donc) le week-end, on vous suggère fortement de prendre une visite guidée, naturellement payante (sic).
Pouvez-vous m’expliquer quelles démarches ont été entreprises par la Commune auprès des autorités fédérales afin de remédier à cette situation lamentable ?
Ne pensez-vous pas pertinent de mettre au point une stratégie en réseau. En assurant l’ouverture des trois musées le week-end, en distribuant un dépliant commun et en incitant le public à visiter les trois musées ixellois un même jour ? Une telle démarche pourrait rencontrer un succès certain et être soutenue par les cafés et restaurants de la Commune.
En vous remerciant d’avance pour vos réponses, je vous prie de croire à l’expression de mes salutations les plus respectueuses.
Yves ROUYET, Conseiller communal