Interpellation relative à la politique policière du Collège dans le quartier Matonge

Publié le 19 avril 2009
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Conseil communal 26 avril 2007


Une des grandes ruptures politiques qui a marqué la législature précédente concernait la politique d’ouverture menée dans le quartier Matonge. Le Collège a alors porté une approche des problèmes de sécurité qui mettait l’accent sur la prévention, le dialogue, le respect. Le groupe Ecolo reste fier de ce choix politique qui a vu la création de la cellule Matonge, l’implication des services du contrat de société, le dialogue avec les habitants, les jeunes et les familles, les commerçants remplacer une politique purement répressive, totalement inefficace de surcroît.
_ Cette approche radicalement nouvelle a permis la restauration d’un climat de confiance dont le Bourgmestre s’est réjoui, à juste titre, tout au long de la législature. Ce climat nouveau a aussi redonné légitimité et autorité aux policiers pour des interventions policières « classiques ».
_ Nous savons en effet qu’une politique préventive ne suffit malheureusement pas à faire disparaître la petite criminalité et le trafic de drogue. Les opérations de contrôle restent donc bien nécessaires.
Elles étaient redevenues légitimes aux yeux du quartier. Ce qui m’amène à vous interpeller c’est un ensemble convergent de témoignages qui nous font craindre l’abandon de cette politique d’ouverture et percevoir la détérioration des relations entre les habitants, les « usagers » du quartier et la police.

Interpellation de mineurs licenciés de leur école avant la fin des cours pour cause de professeurs malades, interpellations musclées de jeunes qui ont le mauvais goût de courir pour attraper leur métro et que leur course rendrait suspects, maintien au commissariat de ces mineurs sans prévenir les parents. Maman demandant ce qui est reproché à ses enfants et qui est malmenée.
_ Je peux malheureusement allonger la liste des dérapages inquiétants vécus aussi par de simples témoins d’arrestations ou par des victimes allant porter plainte au commissariat. Grossièreté, abus de pouvoir: trop de témoignages font état de comportements peu policés, insultants ou humiliants. Sans parler de violences physiques. Certains policiers semblent oublier que l’usage de la contrainte est réglementé, même pour des personnes d’origine africaine, même pour des personnes qui ont déjà commis des délits. Ces faits sont d’autant plus inquiétants que tous ceux qui en sont victimes ont en commun la couleur de la peau. Les policiers qui font leur travail correctement sont aussi victimes de ses pratiques qui gâchent leur image.
_ Nous savons que les policiers font un métier difficile, stressant, parfois dangereux; et la plupart d’entre eux font sans doute leur travail correctement.

Je voudrais savoir ce qu’est devenu le projet pilote de la « cellule Matongé » et la nouvelle approche dont elle avait été porteuse avec ses formations spécifiques, notamment en matière de communication interculturelle, avec son souci d’impliquer les habitants et les familles par l’entremise du tissu associatif.

Anne Herscovici