Budget communal 2009 : pauvre Ixelles !

Publié le 14 février 2009
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Les communes bruxelloises sont presque toutes dans une mauvaise passe et Ixelles n’échappe pas à la règle. Au fil des décennies, leurs missions se sont multipliées et complexifiées et elles doivent répondre aujourd’hui à des enjeux qui sont ceux des grandes métropoles. Mais avec des moyens qui eux n’ont pas évolués et une organisation du travail qui est restée très traditionnelle.

En attendant une urgente remise en question des rôles des communes bruxelloises au sein de la Région et des moyens qui leur sont alloués, nous en sommes réduit à gérer la précarité. Et à ce petit jeu, certaines municipalités se sont montrées bien plus dynamiques et inventives qu’Ixelles.
Au contraire, alors que l’heure est à la recherche de partenariats, d’économies d’échelles avec d’autres communes et à plus de collaboration avec la Région, notre commune s’est dramatiquement recroquevillée sur elle-même. Elle est chaque jour plus isolée, voire raillée. Et cela nous désole.

 

A défaut donc de déceler au sein de ce budget de grandes envolées enthousiasmantes, le Groupe ECOLO entend attirer l’attention du Conseil sur les points suivants.

Les recettes

1) En matière de fiscalité communale, certaines augmentations nous semblent positives, d’autres beaucoup moins. Pour paraphraser Amélie Poulain, on peut dire qu’on aime bien :
• La taxe sur les panneaux publicitaires (+ 128%)
• La taxe sur la diffusion publicitaire (+ 63%)

Mais on n’aime pas :
• La taxe sur l’ensemble des prestations de délivrance de documents administratifs (+ 9.57%)
• La redevance sur les transports funèbres (+ 16.66%)
• La taxe sur les spectacles (+ 13 %)

2) En matière de main morte, Ixelles reste scandaleusement spoliée. Près de 16% des bâtiments sont exonérés de précompte immobilier soit 6 millions EUR (l’équivalent de deux fois le dividende de Dexia !).

3) A ce propos, les recettes liées aux différents dividendes sont dans le flou artistique le plus total. Au point que la présente discussion budgétaire peut paraitre surréaliste en regard des montants que nous pourrions ne jamais percevoir.

4) En matière de recherche de subsides, la Commune peut certainement mieux faire. Il existe des subsides pour tout et n’importe quoi : de la revitalisation de quartiers entiers à la stérilisation des chats errants ! En passant par la rénovation des bâtiments scolaires. A quand l’engagement du subsidiologue promis ? A quand surtout un changement de mentalité qui poussera tous les services et échevinats à rechercher les subsides existants dans leur domaine? Nous pensons par exemple à la Communauté française en matière de culture.

Et une fois qu’on déniche des sous, essayons de ne pas les gaspiller. On attend toujours une affectation des charges d’urbanisme du Parlement européen. Autre exemple, le CPAS n’a utilisé en 2008 que 61 % du subside énergie versé par le Fédéral pour venir en aide aux Ixellois en situation précaire. Comme l’année passée, le CPAS va devoir rembourser le fédéral et verra son subside 2009 amputé…

Enfin, il existe des subsides européens. Je le répèterai chaque année s’il le faut : la plus reculée des villes d’Estonie participe à des programmes européens et nous, la commune qui accueille le Parlement : rien. Décidément, on se demande à quoi sert l’Echevinat de l’Europe…

Les dépenses

1) Ixelles peine visiblement à se moderniser. On attend avec impatience les résultats de l’audit du personnel communal qui n’en finissent pas de ne jamais arriver. Quand aux objectifs de réduction de la masse salariale, nous sommes très loin des objectifs que le Collège s’était fixé (-11 ETP pour un objectif de – 40).

2) Le budget des Affaires sociales fait pâle figure.
Il n’y a jamais eu autant de personnes en difficulté à Ixelles et jamais la Commune n’a été aussi peu dynamique pour accompagner le CPAS dans sa mission. Presque tous les montants d’assistance sociale sont revus à la baisse par rapport au compte 2007. Pour les personnes moins valides, on passe de 15.000 EUR de subsides en 2006 à 5.000 EUR aujourd’hui. Ce n’est vraiment pas glorieux.

3) En matière de Culture, chaque année, nous consacrons 200.000 EUR comme contribution à l’asbl Flagey. Soit plus du double du budget alloué à tous les autres opérateurs ixellois. Ce subside nous garanti une place au CA de Flagey. Il serait peut-être temps d’évaluer ce que nous avons fait de ce strapontin. Nous n’avons eu aucune information de notre représentant au C.A. de Flagey, nous ne savons rien des projets qu’il y a porté.

4) En matière d’énergie, nous regrettons qu’aucune comptabilité énergétique ne soit présentée qui permettrait de lire les progrès éventuels effectués dans le cadre du programme PLAGE.

5) Enfin, quand on n’a pas d’argent, il peut être intéressant de laisser les autres agir sur son territoire. Nous pensons en particulier à Beliris, manne sous exploitée (où en sont les étangs d’Ixelles ?). Et, de son côté, la Région qui piaffe d’impatience pour rénover les voiries dont elle a la charge et qui, souvent, est refroidie par un accueil ixellois plus que réfractaire. Sans revenir sur le passionnant débat du Parlement bruxellois sur les dinosaures et les ptérodactyles, il faut bien reconnaître qu’Ixelles n’adopte pas toujours l’attitude la plus moderne qui soit…

Enfin, en ce début d’année, nous voudrions clôturer cette intervention par un vœu : que l’on réactive le plus rapidement possible notre jumelage avec la commune palestinienne de Zababdeh. De toute urgence !