Quelle politique du logement étudiant à Ixelles ?
Ixelles est une des communes bruxelloises au caractère « étudiant » le plus marqué. En effet, des milliers de jeunes de plus de 18 ans y étudient dans des établissements universitaires, des hautes écoles, des écoles de promotion sociale ou autres. Ne citons que les ULB, VUB, La Cambre Architecture, La Cambre Arts Visuels, l’EPFC, l’Institut Fernand Coq, etc. Il est donc logique et urgent que la Commune se dote d’une véritable vision politique en matière de logement étudiant.
On le sait, Bruxelles connait une grave crise du logement. C’est pourquoi, la Région a décidé un Plan Logement qui vise à réaliser 5000 logements sociaux et moyens en 5 ans. Mais la question du logement étudiant a malheureusement été oubliée.
Pourtant, une part non négligeable des étudiants est très mal logée. Il n’est pas rare qu’ils dorment, mangent et étudient dans des logements trop exigus, surpeuplés, insalubres et/ou inadaptés à l’étude. C’est évidemment encore plus le cas pour les étudiants issus de milieux sociaux défavorisés qui, bien qu’ils puissent bénéficier de bourses, n’ont pas tous l’occasion de trouver une place dans un kot mis à disposition directement ou indirectement par les établissements d’enseignement. Mais c’est aussi le cas des étudiants boursiers étrangers (doctorants, erasmus, etc.).
La pénurie de logements étudiants a un impact sur le marché du logement « classique ». En effet, comme le nombre de kots est limité, les étudiants cherchent à se loger sur le marché des maisons et appartements. Des propriétaires en profitent pour subdiviser leurs biens (avec ou sans permis) dans des conditions parfois scandaleuses.
Donc, indirectement et involontairement, les étudiants poussent le marché immobilier résidentiel locatif à la hausse.
Inversement, la hausse générale des loyers à Ixelles, rend le marché classique des appartements difficilement abordable. Lui faisant perdre de facto sont rôle de soupape capable de compenser la pénurie de kots.
L’opportunité
Le Groupe ECOLO l’a souvent souligné, certains quartiers d’Ixelles ont la vocation d’être de véritables quartiers étudiants. On pense en premier lieu au Cimetière d’Ixelles.
Un quartier étudiant n’est, à nos yeux, pas uniquement un espace où est localisé une université mais également un lieu où on peut se loger, se cultiver, se rencontrer et consommer spécifiquement. A l’image du Quartier Latin à Paris par exemple.
A l’heure où l’avenir du Site de Delta est en question, en ce compris les terrains situés sur le campus de la Plaine et vendus par l’ULB au privé, une opportunité s’offre à nous.
La Commune d’Ixelles devrait envisager, dans le cadre d’un PPAS, d’un Schéma Directeur ou de tout autre instrument urbanistique, la pertinence d’ériger une véritable cité étudiante. Cité qui comporterait des logements mais également des équipements ad hoc.
Une telle stratégie de développement ne peut évidemment pas s’élaborer sans une collaboration étroite avec les établissements d’enseignement.